Le principe de précaution
À connaître et comprendre absolument
Posté dans Clés de compréhension — le 2 décembre 2014
Le principe de précaution est une idée fort simple, pourtant très peu connue de la plupart des gens. C’est un principe qui est utile en de nombreux moments dans la vie, surtout lorsqu’il s’agit de faire un choix, changer quelque chose ou ne pas changer quelque chose.
Tout le monde connaît bien le mot lui-même : précaution. On lui connaîtra peut-être plus « prendre des précautions » ou on reconnaîtra même le mot français, ou le mot anglais même, « caution » (donner une caution, ou faire attention).
Ainsi, le principe de précaution est ceci : quand « quelque chose » peut être potentiellement dangereux et que la seule façon de s’assurer totalement que l’irréparable advienne, il est nécessaire de ne pas faire exister ce « quelque chose ». Attention : l'idée du « mal nécessaire » est strictement incompatible avec le principe de précaution.
Exemples de cas d'applications
Par exemple, pensons à un produit chimique peut-être toxique dont on ne sait pas encore la toxicité. Le principe de précaution nous dirait ceci : puisque ce produit est potentiellement toxique, en appliquant le principe de précaution, nous ne le diffuserons pas parmi la population, au cas où.Au niveau environnemental maintenant, appliquer le principe de précaution pourrait être, dans le cas des gaz de schiste, de ne pas faire exister des puits ou du concassage de schistes, parce que, peut-être potentiellement, cela pourrait contaminer des populations.
Au niveau environnemental aussi, c’est le forage en haute mer et la construction de « Deepwater Horizon », plate-forme pétrolière océanique qui a explosé en 2011 dans le Golfe du Mexique, le contaminant énormément. Ce qui aurait rendu cette catastrophe océanique impossible aurait été d’appliquer le principe de précaution et, à partir de ce moment, pas de plate-forme donc, pas de catastrophe possible donc, au final, pas de catastrophe.
Je vous laisse appliquer la même logique à un cas qui nous occupe particulièrement au Québec depuis quelque temps : l’oléoduc et le port pétrolier projeté à Cacouna dans l’estuaire et le berceau des bélugas. La construction d’un tel édifice rendrait une catastrophe possible (car l’édifice pétrolier existerait désormais). Pas d’édifice : donc catastrophe impossible. Imaginez une catastrophe écologique dans le fleuve Saint-Laurent, et pensez au fait suivant : la majorité de la population des Québécois habite en bordure du fleuve, de Gatineau en passant par Montréal, Trois-Rivières, Québec, Rimouski, Matane, jusqu’à Percé et la Côte-Nord. Donc cette catastrophe serait l’histoire non pas des habitants de Cacouna et région, mais de tout le réseau hydrographique se jetant dans le Saint-Laurent. Cela toucherait tous les Québécois, dilué ou pas. Le principe de précaution commande une chose dans ce cas : ne pas rendre existant ce projet, car le cas échéant, on rend possible l’éventuelle catastrophe écologique.
Le principe de précaution peut être résumé par ce petit dialogue entre deux scientifiques :
Le premier scientifique dit :
Prouve-moi que le produit est trop toxique pour être commercialisé.
Le second scientifique dit :
Non. Toi, prouve-moi que le produit n’est pas toxique.
De toute évidence, le second scientifique connaît le principe de précaution.
Le principe de précaution s’applique également à l’alimentation et tous produits de consommation ou habitudes de vie.
Lorsqu’on dit que, peut-être, le téléphone cellulaire et ses ondes peuvent être nocifs pour la santé et même provoquer des cancers, le principe de précaution recommanderait de cesser l’utilisation du cellulaire, ou au moins, de le faire avec scepticisme. L’attitude diamétralement opposée au principe de précaution serait de ne pas du tout y prêter attention.
Conclusion
Le principe de précaution est applicable partout. Il est crucial dans les décisions politiques, et même les décisions de vie.
Il consiste à prévenir des désastres et ainsi à empêcher la possibilité d’une catastrophe.